vendredi 21 novembre 2008

Pélerinage democratique

Quand j’ai appris le transfert de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à Lemden, j’ai décidé, en guise de solidarité et surtout pour rester réconcilié avec ma conscience, de lui rendre visite.

J’ai fait le voyage le Vendredi 14 novembre, soit un jour après le transfert, en compagnie de deux autres amis également militants anti-putsch.Nous ne fûmes pas du tout surpris par la multiplicité des postes de contrôle de Gendarmerie et de police et surtout des questions qui frôlent la stupidité du style qui êtes vous? et où allez vous ? qu’ils posaient. On sentait que les questions ciblaient l’identification par prise de vitesse de ceux qui vont vers Lemden. Nous ne sommes naturellement pas tombés dans le piège car notre objectif étant de parvenir à ce beau petit village, dont la modestie reflétait parfaitement celle du Président, nous ne voudrions pas être arrêtés avant son atteinte, d’autant plus que le conseiller Bâ fût arrêté la veille pour probablement avoir répondu sincèrement à une de ces questions qui rappellent celles qui menaient vers le Goulag sovietique.

A notre arrivée on fut surpris que le Président ait préférée sa modeste habitation au lieu de celle de son cousin beaucoup mieux construite, contrairement à ce que nous annonçait la fameuse chaîne Aljazeera la veille. En effet peu après la mi-journée, on demande à un villageois qui pouvait aussi être un visiteur comme nous où on pouvait trouver le Président. Il nous montra la clôture déjà très proche et aussitôt on s’infiltre dans son enceinte et on se dirige vers les tentes plantées en face des deux pièces qui, comme on l’apprendra après, servent d’habitation actuellement pour notre Président élu. On s’est assis dans les tentes après les salutations de la vingtaine d’hommes en attendant de trouver la possibilité de serrer la main du Président. Chanceux qu’on était, notre attente ne fût pas longue et à l’approche de la prière du Vendredi, on nous a dit que le Président allait sortir sous peux pour saluer ses hôtes, dont nous faisions partie.On était en face de la pièce qui l’abritait qui était gardée par deux hommes en tenues militaires.

Le Président sortit de sa chambre et salua d’abord quelques femmes rangées à la porte de sa demeure. Celles-ci l’accueillirent avec des Youyous stridents. Il se dirigea ensuite vers les tentes où il salua les hommes un à un. A mon niveau, je me suis présenté en disant Monsieur le Président vous et votre position sont les seules armes dont nous disposons aujourd’hui, sur ce il me répondit “je considère aussi que vous et votre soutien êtes les seules armes dont je dispose ».

On se dirigea ensuite vers la Mosquée pour la prière avec Monsieur le Président en tête du cortège. Dans son discours de prêche l’Imam jeune frère du Président n’a en aucun moment évoqué les sujets politiques pourtant d’actualité. A ce sujet l’Imam de Lemden a vraiment beacoup de leçons à donner au provocateur Ahmedou Ould Lemrabott de la mosquée Saoudienne qui ne cesse de tympaniser chaque Vendredi les croyants des ses applaudissement peu religieux envers à l’intention du conseil d’état.

Après la prière nous fûmes conduit à la maison modeste du feu père de Sidi, où sa veuve, fille de Cheikh Brahim Niass, nous a très bien accueilli.Juste de retour de cette mission, mon bonheur est au comble et je suis plus que jamais persuadé que ce Monsieur avec son sang froid, sa modestie et sa profonde foi réussira à briser sans coup férir le dos à le junte. Les prémices de la déroute de celle-là sont d’ailleurs de plus en plus apparents. Les emprisonnements intempestifs n’en font qu’une partie.

Dédié à mon frère Coulibaly d’Amérique

Sanhaji

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