vendredi 21 novembre 2008

Discours du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi le 20.11.2008

Mes Chers Compatriotes,Les engagements pris devant la Nation et devant la Communauté internationale entre 2005et 2006 par les autorités de la transition de l’époque, les dispositions de la Constitution que vous avez adoptée, après amendements, à une écrasante majorité en juin 2006 et le choix que vous avez fait, en toute liberté et en toute transparence, au mois de Mars 2007 en m’élisant à la magistrature suprême du pays ont marqué pour vous et pour le reste du monde la fin d’une époque.

Le pays, assuré d’avoir écarté à jamais le spectre des coups d’Etat, s’est engagé dans la consolidation de son unité nationale, en particulier par l’organisation du retour des réfugiés et par les mesures prises pour l’éradication définitive de l’esclavage, l’enracinement de la culture de la liberté et de la démocratie et son développement économique et social.Mes Chers Compatriotes, Des efforts énormes ont été réalisés en 15 mois de gestion démocratique. Ces efforts se sont traduits par une situation économique assainie dont les citoyens ont commencé à voir les bienfaits avec le début de la mise en œuvre du Programme Spécial d’Intervention, comme en ont témoigné le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale lors de la réunion du Caucus africain tenue à Nouakchott le 1er Août 2008, cinq jours avant le coup d’Etat. Ils se sont traduits également par les concours financiers sans précédent mobilisés au titre de l’aide publique au développement lors du Groupe Consultatif pour la Mauritanie, tenu à Paris en Décembre 2007, ainsi que par l’afflux massif d’investisseurs venant de tous les continents.D’un autre côté, les libertés publiques, les droits de l’Homme, la liberté de la presse, l’indépendance de la justice, le fonctionnement régulier des institutions, y compris l’institution parlementaire, n’ont souffert d’aucune entrave au cours des 15 mois écoulés du mandat présidentiel. Ainsi, le pays était cité en exemple dans le monde entier comme modèle de conversion réussie aux valeurs de la liberté et de la démocratie et d’adoption de mesures propres à conforter l’unité nationale.Or tous ces acquis ont volé en éclat le 6 Août 2008, lorsque qu’un officier, dont le devoir et l’honneur consistaient à servir, à obéir et à défendre les institutions de la République, s’est accaparé du pouvoir par la force.L’usage de l’intimidation et de la corruption, après le dévoiement de l’institution parlementaire et l’instauration de la chasse aux sorcières et du règlement de compte comme système de gouvernance sont en train de vider l’administration de sa substance, d’engager l’économie dans la voie d’un populisme générateur d’une faillite inéluctable s’il persiste et de conduire le pays à un isolement diplomatique et économique suicidaire.Mes Chers Compatriotes,Conscient des responsabilités qui m’incombent face à cette situation, convaincu de votre attachement aux valeurs de paix et de liberté que recèle la démocratie, ainsi que le prouvent votre mobilisation spontanée et l’engagement sans précédent d’acteurs politiques et sociaux majeurs pour la défense de la démocratie, je n’épargnerai aucun effort pour sortir le pays de l’épreuve que nous traversons aujourd’hui, dans la recherche constante de la concorde nationale.Pour cela, j’ai besoin de votre concours et de votre adhésion pour que, sans heurts et sans violence mais loin des compromissions et des solutions qui ne règlent rien quant au fond, soit rétabli l’ordre constitutionnel par la mise en échec du coup d’Etat du 06 août 2008.Chef suprême des armées, je voudrais ici renouveler ma confiance à nos forces armées et de sécurité, dont je sais qu’elles sont profondément républicaines. Je profite de cette occasion pour leur présenter, ainsi qu’aux familles des victimes et au peuple mauritanien, mes condoléances les plus attristées suite à la lâche agression terroriste de Tourine. Je voudrais aussi leur réaffirmer ma ferme détermination à en faire les gardiens de la stabilité de nos institutions et les remparts infranchissables pour la défense de notre intégrité territoriale et la préservation de notre souveraineté nationale.Chers Compatriotes,Vous le savez, la Communauté internationale a unanimement dénoncé le coup d’Etat du 6 août 2008 et a dénié toute légitimité à ses auteurs et toute légalité aux actes pris par eux ou sous leur égide. En votre nom, je voudrais, pour cela, lui exprimer notre gratitude et lui réitérer notre conviction que la mise en échec du coup d’Etat en Mauritanie, en application des conventions, chartes, accords et traités initiés aux différents niveaux de l’échiquier international, est la condition sine qua non pour l’éradication à jamais de l’accaparement du pouvoir par la force et pour une accréditation définitive de la démocratie, notamment en Afrique et dans le monde arabe.Pour ma part, et une fois le coup d’Etat mis en échec, je serai ouvert à toute discussion et à toute réflexion sur l’avenir de nos institutions qui s’inscrive dans le cadre de la Constitution et des lois de la République Islamique de Mauritanie et qui serve, dans un esprit de tolérance et de pardon, la cohésion et l’unité de la nation.Comme je l’ai fait, par le passé, je me comporterai en président de tous les mauritaniens, soucieux de la liberté et de la dignité de chacun et loin de tout esprit de vengeance et de règlement de compte.Vive la Mauritanie, libre et prospère.


وما توفيقي إلا بالله عليه توكلت و إليه أنيب

Pélerinage democratique

Quand j’ai appris le transfert de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à Lemden, j’ai décidé, en guise de solidarité et surtout pour rester réconcilié avec ma conscience, de lui rendre visite.

J’ai fait le voyage le Vendredi 14 novembre, soit un jour après le transfert, en compagnie de deux autres amis également militants anti-putsch.Nous ne fûmes pas du tout surpris par la multiplicité des postes de contrôle de Gendarmerie et de police et surtout des questions qui frôlent la stupidité du style qui êtes vous? et où allez vous ? qu’ils posaient. On sentait que les questions ciblaient l’identification par prise de vitesse de ceux qui vont vers Lemden. Nous ne sommes naturellement pas tombés dans le piège car notre objectif étant de parvenir à ce beau petit village, dont la modestie reflétait parfaitement celle du Président, nous ne voudrions pas être arrêtés avant son atteinte, d’autant plus que le conseiller Bâ fût arrêté la veille pour probablement avoir répondu sincèrement à une de ces questions qui rappellent celles qui menaient vers le Goulag sovietique.

A notre arrivée on fut surpris que le Président ait préférée sa modeste habitation au lieu de celle de son cousin beaucoup mieux construite, contrairement à ce que nous annonçait la fameuse chaîne Aljazeera la veille. En effet peu après la mi-journée, on demande à un villageois qui pouvait aussi être un visiteur comme nous où on pouvait trouver le Président. Il nous montra la clôture déjà très proche et aussitôt on s’infiltre dans son enceinte et on se dirige vers les tentes plantées en face des deux pièces qui, comme on l’apprendra après, servent d’habitation actuellement pour notre Président élu. On s’est assis dans les tentes après les salutations de la vingtaine d’hommes en attendant de trouver la possibilité de serrer la main du Président. Chanceux qu’on était, notre attente ne fût pas longue et à l’approche de la prière du Vendredi, on nous a dit que le Président allait sortir sous peux pour saluer ses hôtes, dont nous faisions partie.On était en face de la pièce qui l’abritait qui était gardée par deux hommes en tenues militaires.

Le Président sortit de sa chambre et salua d’abord quelques femmes rangées à la porte de sa demeure. Celles-ci l’accueillirent avec des Youyous stridents. Il se dirigea ensuite vers les tentes où il salua les hommes un à un. A mon niveau, je me suis présenté en disant Monsieur le Président vous et votre position sont les seules armes dont nous disposons aujourd’hui, sur ce il me répondit “je considère aussi que vous et votre soutien êtes les seules armes dont je dispose ».

On se dirigea ensuite vers la Mosquée pour la prière avec Monsieur le Président en tête du cortège. Dans son discours de prêche l’Imam jeune frère du Président n’a en aucun moment évoqué les sujets politiques pourtant d’actualité. A ce sujet l’Imam de Lemden a vraiment beacoup de leçons à donner au provocateur Ahmedou Ould Lemrabott de la mosquée Saoudienne qui ne cesse de tympaniser chaque Vendredi les croyants des ses applaudissement peu religieux envers à l’intention du conseil d’état.

Après la prière nous fûmes conduit à la maison modeste du feu père de Sidi, où sa veuve, fille de Cheikh Brahim Niass, nous a très bien accueilli.Juste de retour de cette mission, mon bonheur est au comble et je suis plus que jamais persuadé que ce Monsieur avec son sang froid, sa modestie et sa profonde foi réussira à briser sans coup férir le dos à le junte. Les prémices de la déroute de celle-là sont d’ailleurs de plus en plus apparents. Les emprisonnements intempestifs n’en font qu’une partie.

Dédié à mon frère Coulibaly d’Amérique

Sanhaji